Colchicine ou réglisse ?
Traduction depuis le blog de Leonid Schneider
Après la chloroquine et
l'ivermectine, un autre médicament reproposé entre dans l'arène du cirque
COVID-19 : la colchicine. Mais pourquoi ne pas le combiner avec de la réglisse ?
Grâce à un récent communiqué de
presse du Canada, un autre médicament COVID-19 réutilisé fait l'actualité dans
le monde entier : la colchicine.
Comme la chloroquine, elle est bon marché, générique et même « naturelle »,
préparée à partir des plantes (ici, le colchique d’automne ou Gloriosa). La
colchicine est un médicament anti-inflammatoire qui interfère dans la mitose
(par exemple, des cellules immunitaires), et a été utilisée comme médicament
contre la goutte pendant des milliers d'années, puis plus tard pour dans d'autres
maladies auto-immunes. Elle a également une utilisation dans la prévention de
la fibrillation auriculaire, c'est pourquoi il était précédemment proposé de
l'utiliser en combinaison avec les deux médicaments magiques COVID-19, la
chloroquine et l'azithromycine, pour prévenir les complications cardiaques.
Mais maintenant, la colchicine
est un médicament miracle en soi. L'idée étant que si les hormones
corticostéroïdes immunosuppressives comme la dexaméthasone
aident les patients atteints de COVID-19 avec de graves difficultés
respiratoires, il va de soi que la colchicine aidera les patients positifs au
SARS2-CoV qui ne sont même pas hospitalisés. Il peut même s'agir du destructeur
de COVID-19, un médicament préventif miracle, pouvant réussir là où la
chloroquine et l'ivermectine
ont réussi échoué réuss .., la science n'a pas encore décidé, vous
savez.
Science par communiqué de
presse
Par conséquent, un cardiologue à
Montréal, au Canada, a mené un essai clinique et voici le récent communiqué
de presse.
« MONTRÉAL, le 22 janvier
2021 - L’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM) a annoncé aujourd'hui que
l’essai clinique COLCORONA a fourni des résultats cliniquement convaincants sur
l’efficacité de la colchicine dans le traitement de la COVID-19. Les résultats
de l'étude ont montré que la colchicine a réduit de 21% le risque de décès ou d'hospitalisation
chez les patients atteints de COVID-19 par rapport au placebo. Ce résultat
obtenu pour la population d'étude globale de 4488 patients approchait la
significativité statistique. L'analyse des 4159 patients chez lesquels le
diagnostic de COVID-19 a été prouvé par un test PCR naso-pharyngé a montré que
l'utilisation de la colchicine était associée à des réductions statistiquement
significatives du risque de décès ou d'hospitalisation par rapport au placebo.
Chez ces patients avec un diagnostic avéré de COVID-19, la colchicine a réduit
les hospitalisations de 25%, le besoin de ventilation mécanique de 50% et les
décès de 44%. Cette découverte scientifique majeure fait de la colchicine le
premier médicament oral au monde pouvant être utilisé pour traiter les patients
non hospitalisés atteints de COVID-19.
« Nos recherches montrent
l'efficacité du traitement à la colchicine pour prévenir le phénomène d’« orage
de cytokine » et réduire les complications associées au COVID-19», a
déclaré le Dr Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l'ICM,
professeur de médecine à l'Université de Montréal et chercheur principal de
l'essai COLCORONA. « Nous sommes heureux de proposer le premier médicament oral
au monde dont l'utilisation pourrait avoir un impact significatif sur la santé
publique et potentiellement prévenir les complications de la COVID-19 pour des
millions de patients. » »
#COLCORONA #Clinicaltrial show that #colchicine is the only effective oral medication for treating non-hospitalized patients with #COVID19.#Covid_19 #clinicaltrials #coronavirus #clinicalresearch
— Dr Jean-Claude Tardif (@jctardif_mhi) January 23, 2021
Vous voudrez peut-être voir la
publication dans un journal scientifique maintenant ? Il n'y en a pas. Pas même
une prépublication, juste ce communiqué de presse, plus diverses formes de
reportages passionnants, surtout au
Canada. En fait, le succès escompté du médicament a été célébré dans les
médias bien avant le début de l’essai clinique. Preuve du génie du Dr Tardif,
les attentes initiales en mai 2020 se sont avérées correspondre
exactement aux résultats finaux désormais annoncés de l'essai clinique :
« Notre expérience avec la
colchicine suggère que l'utilisation précoce de ce médicament peut aider à
atténuer l'inflammation que le corps produit en réponse au virus (COVID-19) et
permettre aux patients de se rétablir sans être hospitalisés », a déclaré le Dr
Binita Shah, cardiologue interventionnel et professeur adjoint au
département de médecine et chercheur principal de l'étude à NYU Langone.
Un an après le début de la
pandémie, nous continuons à faire de la science par communiqués de presse, et
les médias et les politiciens suivent sans aucune méfiance.
Colchicine reduces the risk of COVID-19-related complications in outpatients:
— Martin Landray (@MartinLandray) January 23, 2021
This looks like very good news. We need to see the numbers before drawing firm conclusions:
Eg Does a 21% ⬇️ in death or hospitalisation represent a small or large absolute ⬇️? https://t.co/Xn0fIX6i4W
Cependant, STAT News a publié un article
critique dans lequel des experts sceptiques, peu impressionnés par le seul
communiqué de presse, ont été cités. Il y avait aussi ceci :
« Mais voici une mise en garde :
le communiqué de presse a déclaré que ces résultats n'étaient pas
statistiquement significatifs, bien que les chiffres soient proches. Lorsque
les chercheurs ont exclu 329 patients qui ont reçu un diagnostic de Covid-19
sur la base de contacts familiaux ou de symptômes cliniques, mais qui n'avaient
pas de tests PCR positifs, il y avait une réduction de 25% des hospitalisations
et des réductions substantielles du besoin de ventilation mécanique et des
décès.
Les experts extérieurs
considèrent ces résultats comme moins fiables car l'essai n'a pas atteint son
objectif principal. Ils ont également convenu que le nombre de patients qui ont
eu besoin d'une ventilation mécanique ou qui sont décédés est probablement
faible, ce qui rend difficile de tirer des conclusions définitives. Le
communiqué de presse n'inclut pas de chiffres absolus sur le nombre de
personnes qui ont été hospitalisées, ont dû être mises sous respirateur ou sont
décédées. »
“I’m not, ‘Oh, I don’t buy it’,' says @ashishkjha
— Rick Berke (@rickberke) January 23, 2021
A gout drug shows promise for Covid-19, but skeptics worry about trusting science by press release https://t.co/DqvRxQVeXi via @statnews @matthewherper
Voyons maintenant quelles autres
informations nous pouvons recueillir puisque le Dr Tardif ne peut pas être
enthousiaste à l'idée de les publier. Voici cet essai clinique COLCORONA,
enregistré sous le numéro NCT04322682. Son
chercheur principal est en effet le cardiologue Jean-Claude
Tardif de l'Institut de Cardiologie de Montréal, qui possède une page
Wikipédia depuis 2013 car il savait déjà à l'époque qu'il serait digne d’y
être mentionné.
L’essai COLCORONA était censé
recruter 6 000 patients, en fait il est toujours répertorié comme « recrutement
». Le 29 novembre 2020, l'Institut de Cardiologie de Montréal a publié un communiqué
de presse comme quoi ils recrutent toujours, Tardif a été cité :
« Nous visons à terminer le
recrutement des patients de cette vaste étude dans le mois prochain et espérons
que la colchicine réduira le risque de complications de la COVID-19. »
Great explanatory article about the potential of colchicine to treat #covid19. Thank you @IBTimes!
— Dr Jean-Claude Tardif (@jctardif_mhi) May 7, 2020
To read -> https://t.co/aKghowLlAb @BinitaShahMD @nyulangone #clinicaltrial #colcorona #coronavirus
Mais un mois plus tard, il avait
les résultats définitifs et a publié le communiqué
de presse ci-dessus.
Au moment
de la rédaction de cet article, le site Web de l'essai, COLCORONA.net, vous invite toujours sur
la page d'accueil à participer à l'essai clinique, depuis votre domicile dans
des endroits spécifiques aux États-Unis, au Canada, en Espagne, en Afrique du
Sud et au Brésil (mise à jour: quand cet article a été mis en ligne, quelques
minutes plus tard, la Grèce
a été ajoutée, voir ci-dessous). Le recrutement se poursuit alors ou quoi,
après la publication des résultats de l’essai ?
Cependant les résultats ont été annoncés avec 4488 participants, dont seulement 4159 ont été inclus dans l'analyse finale. L'essai était en triple aveugle : les participants, les prestataires de soins et les investigateurs ne savaient pas si le patient recevait de la colchicine ou un placebo.
« Au moins un critère à haut
risque » ?
Il a été conçu comme un essai de
télémédecine à domicile : les patients sont recrutés à distance, soumettent
leurs tests de virus et autres résultats cliniques à distance et reçoivent des
médicaments à base de colchicine par voie postale. Ensuite, « Des évaluations
téléphoniques ou vidéo de suivi auront lieu 15 et 30 jours après la
randomisation ».
Voici le type de patients que
l'essai cherchait à recruter :
- « Le patient doit posséder au
moins l'un des critères de risque élevé suivants: 70 ans ou plus, obésité (IMC
≥ 30 kg / m2), diabète sucré, hypertension non contrôlée (pression artérielle
systolique ≥ 150 mm Hg), maladie respiratoire connue (y compris asthme ou
maladie pulmonaire obstructive chronique), insuffisance cardiaque connue,
maladie coronarienne connue, fièvre ≥ 38,4 ° C au cours des 48 dernières
heures, dyspnée au moment de la présentation, bicytopénie, pancytopénie ou
combinaison d'un nombre élevé de neutrophiles et d'un faible numération des
lymphocytes; »
- « La patiente n'est pas en âge
de procréer, définie comme postménopausée depuis au moins 1 an ou
chirurgicalement stérile, ou est en âge de procréer et pratique au moins une
méthode de contraception […] »
L'annonce de l’essai de mai
2020 parlait également des participants : « Ils doivent être âgés de 40 ans
ou plus, avoir au moins un facteur de haut risque ». Pourtant, tous les
communiqués de presse de la semaine dernière sur la « percée
majeure » de COLCORONA ne mentionnent rien de ces exigences d’inclusion des
facteurs de risque. Seulement que les participants devaient être positifs à la
PCR pour le coronavirus. Même le site Web
de recrutement indique qu'il suffit d'avoir « 40 ans ou plus ». Alors, que
s'est-il passé avec les critères d'essai pour les facteurs de risque comme
l'âge, le diabète, l'obésité, les problèmes cardiovasculaires ou l'asthme ?
Abandonnés en cours d’essai ? Se sont-ils au moins attachés à recruter des
personnes de plus de 39 ans ? J'ai demandé au Dr Tardif sur Twitter, mais il
n'a pas répondu.
Now that colchicine is back in the news I have to share something I used for a morning report ages ago. Colchicine is super interesting... and terrifying. Here are two cases of *murder* by colchicine poisoning. It is terrible and fascinating. https://t.co/BZeppVBLXP
— Lakshman Swamy (@laxswamy) January 24, 2021
Rappelons que STAT News a
mentionné que certains participants avaient été enrôlés dans l'essai parce
qu'ils « avaient reçu un diagnostic de Covid-19 sur la base de contacts
familiaux ». Cela signifie que des familles entières ont participé, ce qui crée
de graves problèmes de facteurs confondants. Tout d'abord, les antécédents
génétiques de certaines maladies comme le diabète, l'asthme ou l'hypertension
peuvent fausser les résultats des essais lorsque des familles entières sont
incluses. Ensuite, parce qu'il s'agissait d'un essai de télémédecine à domicile
: les enquêteurs sont-ils sûrs que les membres de la famille n'inverseaient pas
leurs pilules de colchicine et de placebo attribuées individuellement, d'autant
plus qu'ils supposaient tous avoir reçu le même médicament ?
Enfin, exclure les participants à
la télémédecine présentant des symptômes de COVID-19 mais des tests PCR
négatifs pour rendre les résultats statistiquement significatifs n'est pas
vraiment « casher ». Et si ces personnes étaient testées positives
quelques jours plus tard, comme cela arrive assez souvent avec la maladie
COVID-19 ? D'après les communiqués de presse et la page de recrutement, il
semble plutôt que l'essai de télémédecine reposait sur un test de coronavirus
positif unique.
Our major discovery in the #colcorona #Clinicaltrial can have a significant impact on public health and potentially prevent #COVID19 complications for millions of patients.#coronavirus #clinicalresearch #colchicine #colchicine #clinicaltrials
— Dr Jean-Claude Tardif (@jctardif_mhi) January 24, 2021
Les Grecs étaient les premiers
!
Les médias grecs, lorsqu'ils ont
rendu compte des résultats de Montréal, ont fièrement
rappelé que les Grecs ont d'abord découvert le remède à la colchicine
COVID-19 et l'ont même publié sous forme d'un article évalué par des pairs :
Deftereos et al Effect of Colchicine vs
Standard Care on Cardiac and Inflammatory Biomarkers and Clinical Outcomes in
Patients Hospitalized With Coronavirus Disease 2019The GRECCO-19 Randomized
Clinical Trial JAMA Network Open. (2020) doi: 10.1001 / jamanetworkopen.2020.13136
L'étude, publiée en juin 2020, a
découvert :
« Dans cet essai clinique
randomisé portant sur 105 patients, le taux du critère d'évaluation clinique
principal (détérioration clinique) était plus élevé dans le groupe témoin que
dans le groupe colchicine, et le temps jusqu'à la détérioration clinique était
plus court dans le groupe témoin que dans le bras colchicine. Aucune différence
n'a été observée dans le critère d'évaluation biochimique principal
(concentration de troponine hautement sensible), mais les patients du groupe
colchicine présentaient une augmentation plus faible de la concentration
plasmatique de D-dimères par rapport aux patients du groupe témoin.
L'essai NCT04326790
était censé recruter 180 patients et est en fait toujours répertorié comme « recrutement
». Son enregistrement et l'article publié déclarent concernant le double aveugle
: « Aucun (étiquette ouverte) », ce qui signifie que les patients savaient
s'ils avaient reçu de la colchicine ou non. L'article publié mentionne :
« Le recrutement des patients a
débuté le 3 avril 2020 et s'est terminé le 27 avril 2020, en raison de la
lenteur du recrutement à cause de l'aplatissement rapide de la courbe des cas
de COVID-19 en Grèce. Dans l'ensemble, 105 patients (61 [58,1%] hommes ; âge
médian [IQR], 64 [54-76] ans) remplissaient les critères d'admission et ont été
inclus et randomisés dans 16 sites cliniques (Figure
1). Leurs caractéristiques de base sont résumées dans le tableau
1; la plupart des patients ont reçu de la chloroquine ou de
l'hydroxychloroquine (103 [98,1%]) et de l'azithromycine (97 [92,4%]). "
Donc, fondamentalement, ils
étudiaient si la colchicine peut prévenir les complications cardiaques du
traitement inutile à la chloroquine et à l'azithromycine. C'est bon de savoir
que cela aide, mais ce n'est ni une connaissance nouvelle ni utile de nos
jours, car le combo de médicaments magiques de Didier
Raoult a été démystifié à présent, et il a été mis en garde précisément contre
ses effets néfastes sur le cœur. En fait, c'était aussi exactement la raison
pour laquelle les médecins de l'AHEPA ont administré de la colchicine à leurs
patients en premier lieu, ce qui avait même été mandaté par les autorités
médicales grecques dès mars
2020, pour contrer les effets secondaires de la chloroquine et de
l'azithromycine. Ce qui est clair, c'est que les résultats de l'étude AHEPA
sont fortement confus et ont peu à voir avec le COVID-19 lui-même.
Soit dit en passant : cet essai clinique a été coordonné par l'hôpital AHEPA de Thessalonique. Il s'agit de la même clinique cardiaque qui collaborait auparavant avec Celixir, la société britannique appartenant au nobeliste Martin Evans et à son partenaire criminel, Ajan Reginald. Pour l'essai clinique avec le produit Celixir « cellule souche », les cliniciens de l'AHEPA ont été sanctionnés par le régulateur grec puis ont détruit les données patients, comme l'un d'eux l'a même admis (lire les détails ici). Les Grecs ont soudainement été répertoriés sur le site Web de COLCORONA en tant que site d'essai, des heures voire des minutes après ma dernière vérification.
Et maintenant, la colchicine a été approuvée comme médicament de soins standard COVID-19 en Grèce, alors qu'ils sont simultanément devenus les partenaires officiels du site d'essai de COLCORONA de Tardif :
« Les experts grecs de la santé du comité du ministère de la Santé ont donné le feu vert pour que l'administration de colchicine, un médicament cardiologique bien connu et bon marché, soit incluse dans le protocole de traitement oral chez les patients atteints de Covid - 19. L'approbation aurait été donnée suite aux résultats d'une grande étude canadienne à laquelle a également participé la Grèce.
L'étude canadienne COLCORONA a
montré que l'administration de colchicine à des patients covid-19 « réduisait
la mortalité de 44%, l'hospitalisation de 25%, l'hospitalisation et le besoin
de ventilation mécanique de 50%» Professeur de cardiologie et coordonnateur
national pour la partie grecque de l'étude Spyros Defteraios a dit :
Politiques nationales de santé
via la science par communiqué de presse !
— Dr Jean-Claude Tardif (@jctardif_mhi) January 24, 2021
Oh, et depuis que la Grèce a été
déclarée site d’essai COLCORONA, cela signifie-t-il que les 105 patients AHEPA,
traités de manière non aveugle avec de la colchicine en plus de la chloroquine
et de l’azithromycine, ont été inclus parmi les quelque 4500 participants dans
le communiqué de presse de Tardif ? De quel type de conception d'essai
s'agit-il et que sommes-nous censés croire maintenant ?
Voici donc une alternative de
l'Allemagne, et vous n'avez pas besoin de prescription pour cela. Rendez-vous
simplement dans votre magasin de confiserie local.
Réglisse!
Un preprint de l'Université de
Duisburg-Essen en Allemagne a été publié :
L. van de Sand, M. Bormann, M. Alt, L.
Schipper, C.S. Heilingloh, D. Todt, U. Dittmer, C. Elsner, O. Witzke, A. Krawczyk
Glycyrrhizin effectively neutralizes SARS-CoV-2 in vitro by inhibiting the
viral main protease bioRxiv (2020) doi: 10.1101/2020.12.18.423104
Son résumé disait :
« Dans la présente étude, nous
avons étudié l'extrait aqueux de racine de réglisse pour son activité
neutralisante contre le SARS-CoV-2 in vitro, identifié le composé actif
glycyrrhizine et découvert le mécanisme respectif de neutralisation virale.
Nous avons démontré que la glycyrrhizine, le principal ingrédient actif de la
racine de réglisse, neutralise puissamment le SARS-CoV-2 en inhibant la
principale protéase virale. Nos expériences mettent en évidence la
glycyrrhizine comme un composé antiviral potentiel qui devrait être étudié plus
avant pour le traitement de la COVID-19. »
L'auteur principal de l'étude, Adalbert Krawczyk,
est virologue à la clinique universitaire d'Essen et il n'a pas répondu à mon
e-mail. Donc, je ne peux pas vous dire comment il est tombé sur la réglisse, et
son preprint ne le dit pas non plus, juste une brève mention des « substances
médicinales traditionnelles » sans aucune référence. Le seul indice que j'ai
est que l'extrait de réglisse est populaire dans la médecine traditionnelle
chinoise (MTC) et
l'Ayurveda, en fait, les concoctions TCM contenant de la réglisse, comme Yinqiao ou Qingfei Paidu,
étaient déjà présentées comme des remèdes COVID-19 prometteurs.
Forscher:innen der @unidue untersuchen die Wirkung des Stoffes Glycyrrhizin gegen SARS-CoV-2. Zellkulturversuche zeigen, dass der Stoff antiviral gegen das Virus wirkt. Eine Überprüfung der Wirksamkeit am Menschen steht allerdings noch aus. #Corona https://t.co/LqArnbHv3a
— akduell (@akduell) January 20, 2021
Le preprint déclare que l'extrait
de réglisse est sûr et efficace :
« L'extrait aqueux de racine de
réglisse a montré des effets neutralisants même à une concentration subtoxique
de 2 mg / ml, (Figure
1A et B). Cette concentration est inférieure à la dilution de consommation
normale, par ex. dans le thé (12,5 mg / ml). Bien que le thé à la racine de
réglisse puisse représenter un bon candidat pour une utilisation
complémentaire, l'identification et la caractérisation du composé actif sont
d'une grande importance pour une application clinique potentielle. »
Pour la glycyrrhizine elle-même,
les auteurs ont déterminé :
« Aucun effet cytotoxique
n'a pu être observé même à une concentration de 4 mg / ml (figure
1B). […] La neutralisation complète du virus a été obtenue à des
concentrations subtoxiques de 0,5 mg / ml sous pré- et 1 mg / ml dans des
conditions post-entrée (figure
1A et B). […] La EC50 a été calculée avec 0,44 mg / ml, révélant
la glycyrrhizine comme un composé puissant efficace contre le SARS-CoV-2 (figure
1C). »
L'université a publié un communiqué de presse
qui a été rapidement repris par les nouvelles
locales dans tout l'État de Rhénanie du Nord-Westphalie :
« Les chercheurs d'Essen
recommandent-ils maintenant de consommer plus de thé à la réglisse ou à la
racine de réglisse ? « Vous ne pouvez pas dire cela en général. Il ne faut pas
en faire trop : la dose quotidienne maximale de glycyrrhizine est de 100
milligrammes, ce qui correspond à environ 50 grammes de réglisse, selon la
variété », explique PD Dr. Krawczyk. Garder une distance suffisante, respecter
les règles d'hygiène et se faire vacciner si possible offre la meilleure
protection basée sur les connaissances actuelles. « La consommation d'extrait
de réglisse ou de racine de réglisse sous forme de thé pourrait éventuellement
avoir un effet positif sur l'évolution de la maladie », explique le virologue
spécialiste. »
La racine de réglisse peut
contenir entre 2% et 25% de glycyrrhizine et l'extrait de réglisse contient 10
à 20% de ce médicament (Omar
et al 2012). Le maximum quotidien de 100 mg de glycyrrhizine à la concentration
de 12,5 mg / ml d’extrait de réglisse dans un thé se traduit par aussi peu que
40 à 80 millilitres de thé de réglisse, selon les propres estimations du Dr
Krawczyk. Tenter d'atteindre une concentration de glycyrrhizine proche de 1 mg
/ ml dans votre sang vous laisserait certainement mort,
surtout si vous avez des problèmes
cardiovasculaires. Mort certes, mais sans COVID-19, donc voilà…
Cela me rappelle comment un autre
scientifique allemand a annoncé de sauver le monde du COVID-19 avec des
extraits d'artemisia. Ceux-ci travaillent également sur le coronavirus in vitro
à des concentrations qui ne sont, dirons-nous, pas physiologiquement
réalisables. Mais qu'importe, le directeur de l'Institut Max Planck, Peter
Seeberger, possède
même une société vendant de tels thés, des essais cliniques avec lesquels
ont été annoncés aux États-Unis.
Turkménistan
Maintenant, au Turkménistan, un
pays post-soviétique d'Asie centrale dirigé depuis des décennies par un
dictateur kleptocratique fou avec un culte de la personnalité absurde (après la
mort du dictateur fondateur Niyazov en 2006, son médecin personnel
Berdymukhamedov a pris sa suite), cette recherche de l'Université de Duisburg
-Essen a reçu la bénédiction officielle. Comme Coda l'a rapporté
:
« Lors d'une réunion du Cabinet
le 25 décembre, le président Gurbanguly Berdymukhamedov a parlé des abondantes
propriétés médicinales de la plante [de réglisse] et a souligné l'un de ses
principaux composés comme remède possible. « Aujourd'hui, les scientifiques
notent que l'acide glycyrrhizique contenu dans cette plante empêche le
développement d'un nouveau coronavirus, contre lequel le monde entier se bat.
De plus, même une petite concentration d'un extrait aqueux de racine de
réglisse a un effet neutralisant », a-t-il déclaré, selon l'agence de presse
officielle TDH.
Officiellement, le Turkménistan n'a
aucun cas de COVID-19. Pas un seul cas. En fait, le simple fait de dire ces
mots, « coronavirus » ou « COVID », vous fera arrêter conformément à un ordre
gouvernemental. En parallèle, les masques faciaux doivent être portés en tout
temps à cause de la « poussière », les enterrements sont interdits et les
fosses communes secrètes sont rendues aussi plates que possible pour ne pas
être vues de l'espace. Les médias contrôlés par l'État ont commencé à vanter de
manière limitée les vertus de la réglisse. Coda écrit :
« Un autre article
du Turkménistan neutre a distingué Berdymukhamedov pour ses éloges. « La
sagesse et la prévoyance du chef de l’État, qui a identifié l’expérience des
ancêtres et des technologies modernes comme une priorité dans le développement
de l’industrie médicale nationale, est confirmée par les résultats des
recherches non seulement menées par des scientifiques turkmènes, mais aussi
étrangers. »
L’impact de la recommandation du
président est déjà visible dans les écoles du pays. Le service turkmène de
Radio Free Europe a
rapporté que les enfants avaient reçu l'ordre d'inclure du sirop de
réglisse dans leurs trousses de premiers soins obligatoires, ainsi que des
masques, des désinfectants et des gants en caoutchouc, lorsqu'ils fréquentaient
l'école. »
Voilà une raison pour
l'Université de Duisburg-Essen d'être fière. Un autre communiqué de presse
peut-être, avec les éloges de Berdymukhamedov ?
Mais maintenant, chers lecteurs,
la science a de nouveau parlé, que prendrons-nous tous comme traitement préventif
contre le COVID-19 ? Bonbons de réglisse ? Ou la colchicine ? Ou les deux ?
Avec l'ivermectine,
l'hydroxychloroquine
et la vitamine
D en association ? Et n'oubliez pas le zinc
?
Ou que diriez-vous de ceci, de la
VRAIE
MERDE en tant que médicament COVID-19 :
We reached this stage.https://t.co/qE4A5xjEnH pic.twitter.com/gMQz8JZKnD
— Leonid Schneider (visit my site for Covid19 cures) (@schneiderleonid) January 24, 2021
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