Inspecteur
Voinnet, Wollman dans la frénésie de la fraude et l’adieu à Jessus
traduit en français à partir du site de Leonid Schneider
Catherine Jessus a démissionné,
Olivier Voinnet résout le crime dont il était soupçonné et leur enquêteur
mutuel Francis-Andre Wollman pourrait bien enquêter sur ses propres papiers…
En Espagne, le géant de la
recherche sur le cancer et le vieillissement, Carlos Lopez-Otin
est tombé sous le coup des nombreuses manipulations de données dans ses
papiers, tandis qu'un soulèvement
anti-scientifique de politiciens corrompus et d'élites universitaires
véreuses dénonce ma conspiration terroriste façon ETA contre un saint martyr,
alimenté par la
presse fascistoïde appelant à couper la tête de boucs émissaires faussement
accusés de son université d'Oviedo. Lopez-Otin a récemment détruit
toutes ses souris transgéniques, prétendument suite à une infection, et délire
maintenant dans son exil parisien des injustices qu'il subit en tant que
scientifique avec un h-index de 100 (très bon score scientifique relatif aux
publications).
En France, également à Paris, une
autre figure Christique a récemment également chuté pour des données
Photoshoppées similaires, malgré le soutien
massif de ses pairs : la biologiste du développement Catherine Jessus
a démissionné le 1er février de la direction de la branche biologie du CNRS de
l’INSB, remplacée par André
Le Bivic et reste désormais simplement un humble professeur de l'Université
de la Sorbonne. Dans le même temps, une autre victime présumée d'injustice et
de complot, le biologiste végétal français Olivier Voinnet,
exilé à l'ETH Zürich, reconnu coupable de fraude, entaché de 8 rétractations et
de plus de 20 corrections embarrassantes, souhaite restaurer sa réputation. Son
argument simple est le deux poids deux mesures : ses manipulations de données
ont été jugées frauduleuses tandis que celles de Jessus ont été déclarées être une
bonne façon de faire de la science. L'enquêteur de Voinnet et de Jessus était
notamment un ami personnel de cette dernière, le professeur de biochimie
végétale de la Sorbonne Francis-André
Wollman, membre de l'Académie des Sciences et Chevalier de la Légion
d'honneur. Il s'avère que les articles co-rédigés par Wollman contiennent
également des données manipulées.
Fan art d’un lecteur
Le chemin de Nature
Wollman était enquêteur à la fois
de Voinnet en 2015 et de Jessus à la fin de 2017. Le cas le plus récent a été découvert
sur mon site, grâce à un lanceur d'alerte, alors que le premier cas a été
divulgué par Voinnet lui-même dès que l'ETH a cessé de le museler. Comme les
choses ont changé entre ces 2 ans. Le copier-coller de bandes de gel dans
Photoshop est soudainement devenu un exemple de bonne pratique scientifique, et
Jessus a donc été acquitté
en totalité. Quelle règle Wollman appliquera-t-il à ses propres papiers, où
le même type d'irrégularités d'image a été trouvé que dans les œuvres de
Voinnet et Jessus ? La distinction entre la méconduite en recherche et la bonne
science dépend-elle de qui la fait ? Quelqu'un est-il responsable de quoi que
ce soit ? Les sciences de la vie ont-elles besoin de données pour être
crédibles ?
Tout le monde blâme quelqu'un
d'autre d'avoir conspiré contre soi, et tous me blâment pour tout. Cependant,
le professeur de l’ETH Voinnet blâme également son ancien bras droit de
Strasbourg Patrice
Dunoyer (entre-temps exilé dans son
domicile de Nouvelle-Calédonie) et déclare avoir fumé lui-même ce
falsificateur de données, bien que nous ne soyons pas informés de ce que
Dunoyer à avoir avec la thèse de doctorat de Voinnet ou les papiers dans
lesquels il ne figure pas comme co-auteur. Même le journal Nature Genetics est
blâmé : Voinnet a déclaré que les éditeurs lui avaient refusé sa demande de
corriger un article (après mon
signalement indiquant qu’il contenait
des données manipulées). Le journal français Le Monde a récemment publié une
série en 6
parties sur l'affaire Voinnet, et c'est là que nous avons appris que
« Pour un article de Nature
Genetics en 2013 [Mari-Ordonez et
al 2013, -LS], face à l'opposition de l'éditeur à publier les corrections,
il a demandé à l'ETHZ de les publier en son propre nom. « Cela aurait permis à
mon ancien étudiant d'avoir un C.V. complet, sans cacher le problème avec cet
article », précise Olivier Voinnet ».
Le premier auteur Arturo
Mari-Ordonez est désormais directeur d’équipe en Autriche, et il a dû corriger
sa thèse de doctorat en raison de données manipulées. Maintenant, je
comprends pourquoi l'ETH m'a refusé l'accès à cette thèse en 2015. Quant au
refus particulier de la revue de publier une correction : l'ancien rédacteur en
chef de la revue, Myles Axton, est parti travailler avec Wiley (d'ailleurs,
il avait également des données mal présentées dans ses propres papiers), et la
nouvelle équipe éditoriale semble avoir peu à dire sur ces questions. Au lieu
de cela, j'ai reçu une réponse de la responsable de la communication de
Springer Nature, Rebecca Walton, qui a refusé de confirmer ou de nier ce que
Voinnet avait dit au Monde. Trois fois, je lui ai remis la citation du Monde
ci-dessus, et tout ce que j'ai reçu était une instruction d'écrire quelque
chose d'inexistant sur l'engagement et la confidentialité de Springer Nature. Peu
de temps après, un de mes tweet où j'ai remis en question les qualifications et
les responsabilités des rédacteurs en chef de Nature, a été instrumenté par un
autre rédacteur en chef de la revue Nature (anciennement de Nature Genetics,
étrange coïncidence) pour déclencher une campagne m'accusant de harcèlement des
femmes, mais aussi des rédacteurs en chef et scientifiques en général.
Yes and I’m also female so how can I even fit all this science in my tiny skull??? https://t.co/wX6bwmPA7I
— Brooke LaFlamme (@Brooke_LaFlamme) February 2, 2019
Il semble donc que Voinnet n'a
pas menti. Nature Publishing Group a probablement clos l'affaire après avoir
découvert que tout n'était encore une fois que du fait de mon trolling.
De nombreuses enquêtes
L'Université d'East Anglia a
également clos le dossier Voinnet. Selon Le Monde, le processus de blanchiment
anglais s'est terminé en mars 2017 et voilà ce qui a été découvert :
« Pour quatre figures, il
s’agit d’erreurs honnêtes, des copier-coller erronés portant sur les bandes
d’expériences de contrôle. Elles seront utilisées dans trois articles
distincts, pour lesquels les éditeurs demanderont des corrections, acceptant
l’erreur involontaire et signalant que des originaux ont pu être présentés ou que
d’autres articles ont confirmé les résultats. A noter que, pour l’un de ces
cas, Olivier Voinnet reconnaît avoir utilisé une « figure préparatoire » (ou
maquette, ou mock-up en anglais) dans l’article. Ces maquettes sont en général
construites pour des présentations internes ou pour des brouillons afin de voir
à quoi ressemblera la version finale. C’est alors un peu comme si le « rêve »
était devenu « réalité ».
Pour deux figures, les experts
d’East Anglia notent une altération intentionnelle des images. Et pour cause,
celui qui n’était alors que doctorant a utilisé un logiciel pour effacer
quelques points disgracieux de l’arrière-plan d’une image, sans affecter les
données elles-mêmes. Il n’empêche, l’éditeur d’EMBO Journal décidera pour cette
raison de la rétraction de l’article l'article [Brigneti
et al. 1998, -LS] (les données originales n’ayant pu être retrouvées). « Je
ne savais pas que ça ne se faisait pas à l’époque », confesse aujourd’hui le
biologiste qui ajoute que « ça lui reste en travers de la gorge ». Il a en
effet accepté à contrecœur la décision de l’éditeur arguant de l’âge de la publication
et de son fort taux de citation (dans le top 10 de ses articles-phares). »
Ce papier EMBO J est le seul où
Voinnet admet une fraude, une erreur de jeunesse. Sinon c’est toujours le Grand
Satan Dunoyer. Jamais aucune des manipulations de données « gain de temps »
de Voinnet n’a affecté de quelque manière que ce soit la validité de ses
recherches. Tout comme nous l’avons fait maintenant, toutes les autorités
espagnoles ont tiré des leçons du cas de Lopez-Otin. Il y avait ce tristement
célèbre article de Deleris et al
Science 2006 que l'ETH voulait retirer en 2015, mais la revue a montré ses
muscles et n'a publié qu'une correction. Le Monde écrit :
« Là aussi les erreurs,
commises par Olivier Voinnet, sautent aux yeux et ne sont pas très glorieuses :
des bandes ont été copiées-collées, mais en miroir. « Je ne faisais pas
attention. Je voulais aider mes étudiants et je leur ai salopé le travail,
s’excuse le chercheur. Ce n’était pas une volonté de tricher. »
Mis à part la falsification des
données, cet article de Science 2006 n'a absolument aucune
valeur scientifique, même selon les propres publications de Voinnet qui
ont suivi. Pourtant, il est là, jamais rétracté et donc pleinement digne de
confiance.
La simple existence de l'enquête
de l'Université d'East Anglia est restée secrète jusqu'à ce que l'ETH et le
CNRS aient annoncé le résultat de leur deuxième enquête Voinnet en 2018. En
fait, c'est l'ETH qui a poussé
en avant, désireux de déclarer leur professeur Voinnet comme étant une
malheureuse victime de la fraude de Dunoyer, tout en précisant qu'aucune autre
preuve contre Voinnet ne sera jamais recevable à l'avenir. Le fait est qu'en
France, Voinnet est toujours officiellement un fraudeur, en raison des
sanctions de 2015 du CNRS, leur enquête 2017/2018 n'est pas non plus entièrement
en sa faveur, c'est pourquoi le CNRS a voulu garder son rapport secret. Selon
Voinnet, c’est Jessus qui a coordonné la deuxième enquête contre lui, et c’est probablement
vrai. Le professeur de l’ETH a maintenant engagé des avocats pour faire lever
toutes ces sanctions CNRS qui l'empêchent de rentrer triomphalement en France.
Il est toujours conscient de la façon dont Jessus a été applaudie pour avoir
photographié des images de gel et copier-coller des bandes, par le même CNRS et
le même enquêteur Wollman quand il la blanchissait fin 2017 alors que Jessus
condamnait Voinnet pour avoir toléré la fraude de Dunoyer. Oui, tout est dans
la tête. Le Monde écrit à propos de Voinnet :
« Et souligne sans répit
le « deux poids deux mesures » qui lui semble avoir été manifesté lors d’autres
investigations récentes dans son domaine, notamment celle portant sur la
production scientifique de Catherine Jessus, directrice de l’Institut des
sciences biologiques (INSB).
D’abord, il constate que
certaines manipulations de figures qui lui sont reprochées ont l’air d’être de
la même catégorie que celles qui seront « acceptées » pour la directrice de
l’INSB. Ensuite, il note que l’absence de données originales ne gêne personne
dans le cas de sa collègue. En outre, il souligne qu’il a été sanctionné en
tant que responsable d’équipe, ce qui, là aussi, n’est pas reproché à la
biologiste. Et enfin, il accuse la direction du CNRS d’avoir tout fait « pour
ne rien voir, ne rien faire » pour déterminer les véritables responsabilités
dans les accusations auxquelles il a dû faire face. »
Comme promis, voici le lien vers notre compte-rendu en libre accès de l'intervention d'Olivier #Voinnet sur son "affaire" le 17 janvier à l'@EHESS_fr dans le cadre du séminaire Politiques des sciences. Un moment intense. #intégrité #pdshttps://t.co/G7xZeyeupM pic.twitter.com/9eIkLXXhjk
— Théodore Hervieux (@theodore_ife) February 4, 2019
Inspecteur Voinnet
Le 17 janvier 2019, un spectacle tout
bonnement trop étrange a eu lieu à Paris. Voinnet a pris la parole lors d'un atelier sur l'intégrité dans la
recherche organisé par son nouvel ami, Bruno
Andreotti de l'EHESS. A côté de Voinnet parlaient Boris Barbour de PubPeer,
et Olivier Le Gall, directeur de l'OFIS, la nouvelle institution académique
centrale pour l'intégrité de la recherche en France. Le journaliste du Monde
David Larousserie était là pour regarder le spectacle du retour d'Olivier
Voinnet :
«20% des figures » seraient
fausses à cause de lui. « C’était dû à la rapidité et non pas à l’erreur. Je
n’avais pas le temps, je montais mes figures n’importe comment et je m’en
fichais totalement.», a-t-il ajouté. Il reconnaît également que, sans ces
raccourcis, « nous aurions été plus lents et que cela aurait pu affecter [sa]
carrière ».
Dans une interview
avec Newstank, l'inspecteur Voinnet s'est positionné comme le principal
enquêteur sur ses propres papiers frauduleux. Il proteste contre les raisons
pour lesquelles il n’a pas eu accès à ses cahiers de laboratoire de Strasbourg
lorsque l’enquête du CNRS a débuté en 2015, il aurait donc pu dénoncer les
activités frauduleuses de Dunoyer plus tôt. Bon argument. Mais alors imaginez,
purement hypothétiquement et uniquement pour l’argumentation, que Voinnet ne
serait pas un parangon de l’éthique, mais en fait un fraudeur extrêmement rusé
lui-même. Il aurait profité de l'occasion pour truquer ou détruire des preuves capitales
de ses fraudes, n'est-ce pas ? Il est maintenant très rassurant de savoir que
l'ETH lui a permis d'avoir accès à toutes ces preuves au laboratoire de Zurich
à tout moment, n'est-ce pas ?
Newstank cite ensuite
l'inspecteur Clouseau, l'inspecteur « pardon Voinnet » réprimandant
également les commentateurs de PubPeer pour…. lui avoir caché des preuves :
« « Du fait qu’il
existe un jeu sur Pubpeer s’apparentant à une sorte de chasse », à travers
lequel certaines personnes « vont volontairement ne pas poser toutes leurs
allégations du premier coup et ainsi pousser un chercheur à produire une
correction qui n’est pas complète ». « Et le jour même de la sortie de la correction
chez l’éditeur, on le déstabilise à nouveau en balançant tout ce qu’on avait
gardé en réserve (…). Cela nous est arrivé deux fois » »
Aujourd’hui, Voinnet n'est plus auteur
de fraudes, mais il est l'un des experts en intégrité de la recherche,
essentiellement l'homme qui, alors qu'il était lui-même harcelé, bâillonné et
persécuté, a dénoncé à lui seul le plus grand fraudeur de l'histoire des
sciences végétales : Patrice Dunoyer.
L'essai perfide
Il est désormais logique qu'un
certain essai, rédigé par deux chercheurs du CNRS, n'ait jamais été publié.
Là-bas, le co-fondateur de PubPeer, Brendon Stell, a revendiqué le mérite
d'avoir découvert le scandale de la fraude Voinnet, avec Ivan Oransky de
Retraction Watch. L'essai qui n'a jamais vu le jour, sauf comme référence dans un autre
article de lanceur d’alerte, était celui-ci :
Cette référence (le livre Biagioli & Lippman) ne peut pas être trouvée en ligne, en Octobre 2018. Les auteurs m’ont donné le manuscrit en Février 2018. Il raconte comment PubPeer et Retractation Watch ont révélé « l’Affaire Voinnet ». Le site du journal n’a aucun enregistrement de cet article en Octobre 2018.
Cela n'aurait aucun sens
aujourd'hui de toute façon, maintenant que nous savons que Voinnet a été
victime de la fraude de quelqu'un d'autre et de mon trolling. De plus, il
semble que Didier, l’auteur de cet essai, ait vu qu’il faisait fausse
route et se soit rétracté. Vu dans Newstank
:
« « Auriez-vous eu la même
carrière sans ce qu’on vous a reproché ? », demande Emmanuel Didier, chargé de
recherche EHESS, au biologiste [Voinnet, - LS].
« La réponse est oui. On
aurait probablement été moins vite étant donné qu’on doit travailler beaucoup
pour arriver aux standards que je me suis fixé mais qui sont bien au-delà d’un
laboratoire standard. On a bien mérité ce que l’on fait mais on le fait. En
revanche, ce n’est pas moi qui ai décidé que j’étais une star, ce sont des gens
qui m’ont starifié et ce sont les mêmes qui m’ont déstarifié ensuite.
Aurais-je eu une carrière
aussi fulgurante ? Probablement non. Est-ce que cela aurait fondamentalement
changé nos découvertes scientifiques ? Non », lui répond Olivier Voinnet. »
Faites passer le seau à vomi. En
2015, je n’avais pas trouvé un seul scientifique dans le monde entier qui
aurait réussi à confirmer la découverte centrale de Voinnet du siRNA comme
signal de désactivation antiviral à distance mobile dans les plantes. Beaucoup
ont dit que ses résultats n'étaient pas seulement non reproductibles, mais les
propres papiers de Voinnet se contredisaient eux-mêmes.
Le lanceur d'alerte original
dans l'affaire Voinnet, le spécialiste américain des plantes Vicki Vance, a non seulement
provoqué la toute première rétraction de Voinnet (Dunoyer et al, Plant
Cell, 2004), mais a également prouvé que sa science n'était pas
reproductible. Jay
et al 2011 a été corrigé pour manipulations de données, mais par ailleurs jugé
solide comme un roc. En 2016, le laboratoire Vance a soumis son propre manuscrit préimprimé
à ce même journal, réfutant l'étude Voinnet photoshoppée. Ils ont été rejetés
par les éditeurs de PLOS Pathogens (un membre du comité de rédaction est un
proche collaborateur de Voinnet), après une délibération prolongée mais sans
examen par les pairs. L'étude a été publiée dans la revue Plant Physiology (Mlotshwa
et al, 2016).
L'ETH le sait très bien tout cela,
tout comme le CNRS.
Le Monde soupçonne qu'il pourrait
y avoir de nouvelles rétractations, Voinnet indique également que celles-ci
pourraient se produire si le CNRS réussissait, mais je suis sceptique. Voinnet
bénéficie du soutien à 100% de l'ETH, et ses réseaux en Europe et aux
États-Unis sont encore suffisamment solides. Des revues prestigieuses ont hâte
de publier
ses articles. Voinnet est à nouveau sur ses deux pieds, et il s'est avéré
trop gros pour échouer. Et c'est la principale leçon sur le fonctionnement de
l'intégrité de la recherche.
Un autre personnage trop gros
pour échouer, Catherine Jessus, a résolu ses problèmes avec des
corrections, les journaux devaient être d'accord même s'ils ne semblaient
pas l'apprécier. Contrairement à Lopez-Otin, Jessus n’a pas fait l ’« erreur » de
publier avec le Journal of Biological Chemistry, qui fait même des rétractions
massives si nécessaire. C’est aussi pourquoi l’ami
de Lopez-Otin et son hôte à Paris, Guido Kroemer n’a rien à craindre au
sujet de son dossier PubPeer,
ni des journaux ni de son institut de recherche, le Centre de Recherche des
Cordeliers, dont il se trouve être le directeur. Et certaines revues ne croient
pas aux corrections ou aux rétractations, comme Molecular Cell (ou Cell en général), cela joue
en faveur de l'ancienne présidente du CNRS Anne Peyroche,
malgré les découvertes de ses
fraudes. Et certaines personnalités sont au-dessus de telles choses. Ou
vous attendiez-vous honnêtement à une correction de cette
figure de l'article Vidal
et al J Cell Science 2001, dont le premier auteur est actuellement ministre
de la Recherche et de l'Innovation ? La seule réponse publique du gouvernement
français a été de me menacer
de poursuites judiciaires pour avoir signalé
cette duplication d'image.
Et en ce qui concerne les
irrégularités des données dans Wollman que je suis sur le point de vous
présenter : personne ne sera intéressé. L'Université de la Sorbonne ne répondra
même pas, inutile même d'essayer. Son Académie des Sciences a été en fait très
active en soutenant la non-enquête blanchissante de Wollman sur Jessus, tout en
appelant les chefs des critiques et le journaliste du Monde Larousserie (lire ici).
L'Université de la Sorbonne et le CNRS ont exprimé très clairement leur
point de vue sur les preuves de PubPeer et sur ma personne. Si l'affaire Voinnet
arrivait maintenant, il serait probablement déclaré saint martyr pour ses
peines et ses rétractations, comme Lopez-Otin l’est en Espagne. C'est un énorme
gâchis, et il fallait que le CNRS fête ses 80 ans avec Jessus sur scène.
Joyeux anniversaire au CNRS ! @CNRS pic.twitter.com/gFv0jFHOFD
— Thierry Belmonte (@ThierryBelmonte) February 1, 2019
Le gilet sale de Wollman
Espérons que les journaux de
société où les articles de Wollman ont été publiés s'en soucieront davantage.
Je commencerai par Cardol et
al PNAS 2009, Wollman est l'avant-dernier de 6 auteurs.
D'une manière ou
d'une autre, deux images d'une plaque ont été réutilisées et pivotées au cours
du processus. Cela peut-il arriver par accident ?
Il y a plus dans ce papier,
encore une fois avec des images de plaques de culture. Ce qui suit ne peut en
aucun cas être une erreur, on se souvient toujours d'avoir copié-collé la
moitié droite d'une image, de l’avoir retournée, de l’avoir faite pivoter, puis
de l’avoir collée soigneusement sur une autre image, tout en couvrant
méticuleusement toutes les traces de cette découpe d'image. Si vous avez fait
ce genre de manipulation de données, vous l'avez fait avec la pleine intention
de tromper.
Qui est responsable de cet acte de falsification de données ? Nous ne pouvons pas le savoir. Ce que nous savons, c'est que Wollman est un expert certifié en intégrité de la recherche et qu'il doit maintenant décider de la catégorie dans laquelle il appartient : à la Voinnet ou à la Jessus ?
Mise à jour 31.03.2019. Le
premier auteur Pierre
Cardol, maintenant à l'Université de Liège, a annoncé dans la section
commentaires sous cet article que l'article Cardol et al PNAS 2009 a été corrigé le
25.03.2019 et expliqué
:
« Je suis le seul responsable des
erreurs de montage des figures ».
Il y a d'autres problèmes qui pourraient
être des erreurs, mais ils doivent encore être corrigés. Comme ce Wittkopp et al Plant Journal 2018,
fraîchement publié, donc facile à corriger. Si Wollman (qui est le deuxième
avant-dernier co-auteur) pense que cela devrait être corrigé…
De plus, cet article de Malnoe et al Plant Cell 2014 est plutôt récent, Wollman voudra sûrement corriger cette erreur d'image de Ponceau S dupliquée (comme rapporté sur PubPeer il y a un an) avec des données corrigées, puisqu’il est un pédant connu dans le domaine de l'intégrité de la recherche ?
Ou peut-être pas. Comme le montrent les scandales actuels en France, en Espagne et dans d’autres pays, l’intégrité de la recherche n’est pas une préoccupation pour nos élites scientifiques. Tous les scientifiques sont des pairs, mais certains sont plus pairs que les autres.
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