mardi 13 octobre 2020

5 Février 2019 : Inspecteur Voinnet, Wollman dans la frénésie de la fraude et l’adieu à Jessus

 

Inspecteur Voinnet, Wollman dans la frénésie de la fraude et l’adieu à Jessus

traduit en français à partir du site de Leonid Schneider

Catherine Jessus a démissionné, Olivier Voinnet résout le crime dont il était soupçonné et leur enquêteur mutuel Francis-Andre Wollman pourrait bien enquêter sur ses propres papiers…

En Espagne, le géant de la recherche sur le cancer et le vieillissement, Carlos Lopez-Otin est tombé sous le coup des nombreuses manipulations de données dans ses papiers, tandis qu'un soulèvement anti-scientifique de politiciens corrompus et d'élites universitaires véreuses dénonce ma conspiration terroriste façon ETA contre un saint martyr, alimenté par la presse fascistoïde appelant à couper la tête de boucs émissaires faussement accusés de son université d'Oviedo. Lopez-Otin a récemment détruit toutes ses souris transgéniques, prétendument suite à une infection, et délire maintenant dans son exil parisien des injustices qu'il subit en tant que scientifique avec un h-index de 100 (très bon score scientifique relatif aux publications).

En France, également à Paris, une autre figure Christique a récemment également chuté pour des données Photoshoppées similaires, malgré le soutien massif de ses pairs : la biologiste du développement Catherine Jessus a démissionné le 1er février de la direction de la branche biologie du CNRS de l’INSB, remplacée par André Le Bivic et reste désormais simplement un humble professeur de l'Université de la Sorbonne. Dans le même temps, une autre victime présumée d'injustice et de complot, le biologiste végétal français Olivier Voinnet, exilé à l'ETH Zürich, reconnu coupable de fraude, entaché de 8 rétractations et de plus de 20 corrections embarrassantes, souhaite restaurer sa réputation. Son argument simple est le deux poids deux mesures : ses manipulations de données ont été jugées frauduleuses tandis que celles de Jessus ont été déclarées être une bonne façon de faire de la science. L'enquêteur de Voinnet et de Jessus était notamment un ami personnel de cette dernière, le professeur de biochimie végétale de la Sorbonne Francis-André Wollman, membre de l'Académie des Sciences et Chevalier de la Légion d'honneur. Il s'avère que les articles co-rédigés par Wollman contiennent également des données manipulées.

Fan art d’un lecteur

Le chemin de Nature

Wollman était enquêteur à la fois de Voinnet en 2015 et de Jessus à la fin de 2017. Le cas le plus récent a été découvert sur mon site, grâce à un lanceur d'alerte, alors que le premier cas a été divulgué par Voinnet lui-même dès que l'ETH a cessé de le museler. Comme les choses ont changé entre ces 2 ans. Le copier-coller de bandes de gel dans Photoshop est soudainement devenu un exemple de bonne pratique scientifique, et Jessus a donc été acquitté en totalité. Quelle règle Wollman appliquera-t-il à ses propres papiers, où le même type d'irrégularités d'image a été trouvé que dans les œuvres de Voinnet et Jessus ? La distinction entre la méconduite en recherche et la bonne science dépend-elle de qui la fait ? Quelqu'un est-il responsable de quoi que ce soit ? Les sciences de la vie ont-elles besoin de données pour être crédibles ?

Tout le monde blâme quelqu'un d'autre d'avoir conspiré contre soi, et tous me blâment pour tout. Cependant, le professeur de l’ETH Voinnet blâme également son ancien bras droit de Strasbourg Patrice Dunoyer (entre-temps exilé dans son domicile de Nouvelle-Calédonie) et déclare avoir fumé lui-même ce falsificateur de données, bien que nous ne soyons pas informés de ce que Dunoyer à avoir avec la thèse de doctorat de Voinnet ou les papiers dans lesquels il ne figure pas comme co-auteur. Même le journal Nature Genetics est blâmé : Voinnet a déclaré que les éditeurs lui avaient refusé sa demande de corriger un article (après mon signalement  indiquant qu’il contenait des données manipulées). Le journal français Le Monde a récemment publié une série en 6 parties sur l'affaire Voinnet, et c'est là que nous avons appris que

 

« Pour un article de Nature Genetics en 2013 [Mari-Ordonez et al 2013, -LS], face à l'opposition de l'éditeur à publier les corrections, il a demandé à l'ETHZ de les publier en son propre nom. « Cela aurait permis à mon ancien étudiant d'avoir un C.V. complet, sans cacher le problème avec cet article », précise Olivier Voinnet ».

Le premier auteur Arturo Mari-Ordonez est désormais directeur d’équipe en Autriche, et il a dû corriger sa thèse de doctorat en raison de données manipulées. Maintenant, je comprends pourquoi l'ETH m'a refusé l'accès à cette thèse en 2015. Quant au refus particulier de la revue de publier une correction : l'ancien rédacteur en chef de la revue, Myles Axton, est parti travailler avec Wiley (d'ailleurs, il avait également des données mal présentées dans ses propres papiers), et la nouvelle équipe éditoriale semble avoir peu à dire sur ces questions. Au lieu de cela, j'ai reçu une réponse de la responsable de la communication de Springer Nature, Rebecca Walton, qui a refusé de confirmer ou de nier ce que Voinnet avait dit au Monde. Trois fois, je lui ai remis la citation du Monde ci-dessus, et tout ce que j'ai reçu était une instruction d'écrire quelque chose d'inexistant sur l'engagement et la confidentialité de Springer Nature. Peu de temps après, un de mes tweet où j'ai remis en question les qualifications et les responsabilités des rédacteurs en chef de Nature, a été instrumenté par un autre rédacteur en chef de la revue Nature (anciennement de Nature Genetics, étrange coïncidence) pour déclencher une campagne m'accusant de harcèlement des femmes, mais aussi des rédacteurs en chef et scientifiques en général.

Il semble donc que Voinnet n'a pas menti. Nature Publishing Group a probablement clos l'affaire après avoir découvert que tout n'était encore une fois que du fait de mon trolling.

De nombreuses enquêtes

L'Université d'East Anglia a également clos le dossier Voinnet. Selon Le Monde, le processus de blanchiment anglais s'est terminé en mars 2017 et voilà ce qui a été découvert :

« Pour quatre figures, il s’agit d’erreurs honnêtes, des copier-coller erronés portant sur les bandes d’expériences de contrôle. Elles seront utilisées dans trois articles distincts, pour lesquels les éditeurs demanderont des corrections, acceptant l’erreur involontaire et signalant que des originaux ont pu être présentés ou que d’autres articles ont confirmé les résultats. A noter que, pour l’un de ces cas, Olivier Voinnet reconnaît avoir utilisé une « figure préparatoire » (ou maquette, ou mock-up en anglais) dans l’article. Ces maquettes sont en général construites pour des présentations internes ou pour des brouillons afin de voir à quoi ressemblera la version finale. C’est alors un peu comme si le « rêve » était devenu « réalité ».

Pour deux figures, les experts d’East Anglia notent une altération intentionnelle des images. Et pour cause, celui qui n’était alors que doctorant a utilisé un logiciel pour effacer quelques points disgracieux de l’arrière-plan d’une image, sans affecter les données elles-mêmes. Il n’empêche, l’éditeur d’EMBO Journal décidera pour cette raison de la rétraction de l’article l'article [Brigneti et al. 1998, -LS] (les données originales n’ayant pu être retrouvées). « Je ne savais pas que ça ne se faisait pas à l’époque », confesse aujourd’hui le biologiste qui ajoute que « ça lui reste en travers de la gorge ». Il a en effet accepté à contrecœur la décision de l’éditeur arguant de l’âge de la publication et de son fort taux de citation (dans le top 10 de ses articles-phares). »

Ce papier EMBO J est le seul où Voinnet admet une fraude, une erreur de jeunesse. Sinon c’est toujours le Grand Satan Dunoyer. Jamais aucune des manipulations de données « gain de temps » de Voinnet n’a affecté de quelque manière que ce soit la validité de ses recherches. Tout comme nous l’avons fait maintenant, toutes les autorités espagnoles ont tiré des leçons du cas de Lopez-Otin. Il y avait ce tristement célèbre article de Deleris et al Science 2006 que l'ETH voulait retirer en 2015, mais la revue a montré ses muscles et n'a publié qu'une correction. Le Monde écrit :

« Là aussi les erreurs, commises par Olivier Voinnet, sautent aux yeux et ne sont pas très glorieuses : des bandes ont été copiées-collées, mais en miroir. « Je ne faisais pas attention. Je voulais aider mes étudiants et je leur ai salopé le travail, s’excuse le chercheur. Ce n’était pas une volonté de tricher. »

Mis à part la falsification des données, cet article de Science 2006 n'a absolument aucune valeur scientifique, même selon les propres publications de Voinnet qui ont suivi. Pourtant, il est là, jamais rétracté et donc pleinement digne de confiance.

La simple existence de l'enquête de l'Université d'East Anglia est restée secrète jusqu'à ce que l'ETH et le CNRS aient annoncé le résultat de leur deuxième enquête Voinnet en 2018. En fait, c'est l'ETH qui a poussé en avant, désireux de déclarer leur professeur Voinnet comme étant une malheureuse victime de la fraude de Dunoyer, tout en précisant qu'aucune autre preuve contre Voinnet ne sera jamais recevable à l'avenir. Le fait est qu'en France, Voinnet est toujours officiellement un fraudeur, en raison des sanctions de 2015 du CNRS, leur enquête 2017/2018 n'est pas non plus entièrement en sa faveur, c'est pourquoi le CNRS a voulu garder son rapport secret. Selon Voinnet, c’est Jessus qui a coordonné la deuxième enquête contre lui, et c’est probablement vrai. Le professeur de l’ETH a maintenant engagé des avocats pour faire lever toutes ces sanctions CNRS qui l'empêchent de rentrer triomphalement en France. Il est toujours conscient de la façon dont Jessus a été applaudie pour avoir photographié des images de gel et copier-coller des bandes, par le même CNRS et le même enquêteur Wollman quand il la blanchissait fin 2017 alors que Jessus condamnait Voinnet pour avoir toléré la fraude de Dunoyer. Oui, tout est dans la tête. Le Monde écrit à propos de Voinnet :

« Et souligne sans répit le « deux poids deux mesures » qui lui semble avoir été manifesté lors d’autres investigations récentes dans son domaine, notamment celle portant sur la production scientifique de Catherine Jessus, directrice de l’Institut des sciences biologiques (INSB).

D’abord, il constate que certaines manipulations de figures qui lui sont reprochées ont l’air d’être de la même catégorie que celles qui seront « acceptées » pour la directrice de l’INSB. Ensuite, il note que l’absence de données originales ne gêne personne dans le cas de sa collègue. En outre, il souligne qu’il a été sanctionné en tant que responsable d’équipe, ce qui, là aussi, n’est pas reproché à la biologiste. Et enfin, il accuse la direction du CNRS d’avoir tout fait « pour ne rien voir, ne rien faire » pour déterminer les véritables responsabilités dans les accusations auxquelles il a dû faire face. »

Inspecteur Voinnet

Le 17 janvier 2019, un spectacle tout bonnement trop étrange a eu lieu à Paris. Voinnet a pris la parole lors d'un atelier sur l'intégrité dans la recherche organisé par son nouvel ami, Bruno Andreotti de l'EHESS. A côté de Voinnet parlaient Boris Barbour de PubPeer, et Olivier Le Gall, directeur de l'OFIS, la nouvelle institution académique centrale pour l'intégrité de la recherche en France. Le journaliste du Monde David Larousserie était là pour regarder le spectacle du retour d'Olivier Voinnet :

«20% des figures » seraient fausses à cause de lui. « C’était dû à la rapidité et non pas à l’erreur. Je n’avais pas le temps, je montais mes figures n’importe comment et je m’en fichais totalement.», a-t-il ajouté. Il reconnaît également que, sans ces raccourcis, « nous aurions été plus lents et que cela aurait pu affecter [sa] carrière ».

Dans une interview avec Newstank, l'inspecteur Voinnet s'est positionné comme le principal enquêteur sur ses propres papiers frauduleux. Il proteste contre les raisons pour lesquelles il n’a pas eu accès à ses cahiers de laboratoire de Strasbourg lorsque l’enquête du CNRS a débuté en 2015, il aurait donc pu dénoncer les activités frauduleuses de Dunoyer plus tôt. Bon argument. Mais alors imaginez, purement hypothétiquement et uniquement pour l’argumentation, que Voinnet ne serait pas un parangon de l’éthique, mais en fait un fraudeur extrêmement rusé lui-même. Il aurait profité de l'occasion pour truquer ou détruire des preuves capitales de ses fraudes, n'est-ce pas ? Il est maintenant très rassurant de savoir que l'ETH lui a permis d'avoir accès à toutes ces preuves au laboratoire de Zurich à tout moment, n'est-ce pas ?

Newstank cite ensuite l'inspecteur Clouseau, l'inspecteur « pardon Voinnet » réprimandant également les commentateurs de PubPeer pour…. lui avoir caché des preuves :

« « Du fait qu’il existe un jeu sur Pubpeer s’apparentant à une sorte de chasse », à travers lequel certaines personnes « vont volontairement ne pas poser toutes leurs allégations du premier coup et ainsi pousser un chercheur à produire une correction qui n’est pas complète ». « Et le jour même de la sortie de la correction chez l’éditeur, on le déstabilise à nouveau en balançant tout ce qu’on avait gardé en réserve (…). Cela nous est arrivé deux fois » »

Aujourd’hui, Voinnet n'est plus auteur de fraudes, mais il est l'un des experts en intégrité de la recherche, essentiellement l'homme qui, alors qu'il était lui-même harcelé, bâillonné et persécuté, a dénoncé à lui seul le plus grand fraudeur de l'histoire des sciences végétales : Patrice Dunoyer.

L'essai perfide

Il est désormais logique qu'un certain essai, rédigé par deux chercheurs du CNRS, n'ait jamais été publié. Là-bas, le co-fondateur de PubPeer, Brendon Stell, a revendiqué le mérite d'avoir découvert le scandale de la fraude Voinnet, avec Ivan Oransky de Retraction Watch. L'essai qui n'a jamais vu le jour, sauf comme référence dans un autre article de lanceur d’alerte, était celui-ci :

 Guaspare C and Didier E (in press) The treachery of images: The Voinnet affair. In: Biagioli M and Lippman A (eds) Metrics and Misconduct: New Ecologies of Academic Research. Cambridge, MA: MIT Press.

Cette référence (le livre Biagioli & Lippman) ne peut pas être trouvée en ligne, en Octobre 2018. Les auteurs m’ont donné le manuscrit en Février 2018. Il raconte comment PubPeer et Retractation Watch ont révélé « l’Affaire Voinnet ». Le site du journal n’a aucun enregistrement de cet article en Octobre 2018.

Cela n'aurait aucun sens aujourd'hui de toute façon, maintenant que nous savons que Voinnet a été victime de la fraude de quelqu'un d'autre et de mon trolling. De plus, il semble que Didier, l’auteur de cet essai, ait vu qu’il faisait fausse route et se soit rétracté. Vu dans Newstank :

« « Auriez-vous eu la même carrière sans ce qu’on vous a reproché ? », demande Emmanuel Didier, chargé de recherche EHESS, au biologiste [Voinnet, - LS].

« La réponse est oui. On aurait probablement été moins vite étant donné qu’on doit travailler beaucoup pour arriver aux standards que je me suis fixé mais qui sont bien au-delà d’un laboratoire standard. On a bien mérité ce que l’on fait mais on le fait. En revanche, ce n’est pas moi qui ai décidé que j’étais une star, ce sont des gens qui m’ont starifié et ce sont les mêmes qui m’ont déstarifié ensuite.

Aurais-je eu une carrière aussi fulgurante ? Probablement non. Est-ce que cela aurait fondamentalement changé nos découvertes scientifiques ? Non », lui répond Olivier Voinnet. »

Faites passer le seau à vomi. En 2015, je n’avais pas trouvé un seul scientifique dans le monde entier qui aurait réussi à confirmer la découverte centrale de Voinnet du siRNA comme signal de désactivation antiviral à distance mobile dans les plantes. Beaucoup ont dit que ses résultats n'étaient pas seulement non reproductibles, mais les propres papiers de Voinnet se contredisaient eux-mêmes.

Le lanceur d'alerte original dans l'affaire Voinnet, le spécialiste américain des plantes Vicki Vance, a non seulement provoqué la toute première rétraction de Voinnet (Dunoyer et al, Plant Cell, 2004), mais a également prouvé que sa science n'était pas reproductible. Jay et al 2011 a été corrigé pour manipulations de données, mais par ailleurs jugé solide comme un roc. En 2016, le laboratoire Vance a soumis son propre manuscrit préimprimé à ce même journal, réfutant l'étude Voinnet photoshoppée. Ils ont été rejetés par les éditeurs de PLOS Pathogens (un membre du comité de rédaction est un proche collaborateur de Voinnet), après une délibération prolongée mais sans examen par les pairs. L'étude a été publiée dans la revue Plant Physiology (Mlotshwa et al, 2016).

L'ETH le sait très bien tout cela, tout comme le CNRS.

Politique du réel

Le Monde soupçonne qu'il pourrait y avoir de nouvelles rétractations, Voinnet indique également que celles-ci pourraient se produire si le CNRS réussissait, mais je suis sceptique. Voinnet bénéficie du soutien à 100% de l'ETH, et ses réseaux en Europe et aux États-Unis sont encore suffisamment solides. Des revues prestigieuses ont hâte de publier ses articles. Voinnet est à nouveau sur ses deux pieds, et il s'est avéré trop gros pour échouer. Et c'est la principale leçon sur le fonctionnement de l'intégrité de la recherche.

Un autre personnage trop gros pour échouer, Catherine Jessus, a résolu ses problèmes avec des corrections, les journaux devaient être d'accord même s'ils ne semblaient pas l'apprécier. Contrairement à Lopez-Otin, Jessus n’a pas fait l ’« erreur » de publier avec le Journal of Biological Chemistry, qui fait même des rétractions massives si nécessaire. C’est aussi pourquoi l’ami de Lopez-Otin et son hôte à Paris, Guido Kroemer n’a rien à craindre au sujet de son dossier PubPeer, ni des journaux ni de son institut de recherche, le Centre de Recherche des Cordeliers, dont il se trouve être le directeur. Et certaines revues ne croient pas aux corrections ou aux rétractations, comme Molecular Cell (ou Cell en général), cela joue en faveur de l'ancienne présidente du CNRS Anne Peyroche, malgré les découvertes de ses fraudes. Et certaines personnalités sont au-dessus de telles choses. Ou vous attendiez-vous honnêtement à une correction de cette figure de l'article Vidal et al J Cell Science 2001, dont le premier auteur est actuellement ministre de la Recherche et de l'Innovation ? La seule réponse publique du gouvernement français a été de me menacer de poursuites judiciaires pour avoir signalé cette duplication d'image.

Et en ce qui concerne les irrégularités des données dans Wollman que je suis sur le point de vous présenter : personne ne sera intéressé. L'Université de la Sorbonne ne répondra même pas, inutile même d'essayer. Son Académie des Sciences a été en fait très active en soutenant la non-enquête blanchissante de Wollman sur Jessus, tout en appelant les chefs des critiques et le journaliste du Monde Larousserie (lire ici). L'Université de la Sorbonne et le CNRS ont exprimé très clairement leur point de vue sur les preuves de PubPeer et sur ma personne. Si l'affaire Voinnet arrivait maintenant, il serait probablement déclaré saint martyr pour ses peines et ses rétractations, comme Lopez-Otin l’est en Espagne. C'est un énorme gâchis, et il fallait que le CNRS fête ses 80 ans avec Jessus sur scène.

Le gilet sale de Wollman

Espérons que les journaux de société où les articles de Wollman ont été publiés s'en soucieront davantage. Je commencerai par Cardol et al PNAS 2009, Wollman est l'avant-dernier de 6 auteurs.

D'une manière ou d'une autre, deux images d'une plaque ont été réutilisées et pivotées au cours du processus. Cela peut-il arriver par accident ?

Il y a plus dans ce papier, encore une fois avec des images de plaques de culture. Ce qui suit ne peut en aucun cas être une erreur, on se souvient toujours d'avoir copié-collé la moitié droite d'une image, de l’avoir retournée, de l’avoir faite pivoter, puis de l’avoir collée soigneusement sur une autre image, tout en couvrant méticuleusement toutes les traces de cette découpe d'image. Si vous avez fait ce genre de manipulation de données, vous l'avez fait avec la pleine intention de tromper.

Qui est responsable de cet acte de falsification de données ? Nous ne pouvons pas le savoir. Ce que nous savons, c'est que Wollman est un expert certifié en intégrité de la recherche et qu'il doit maintenant décider de la catégorie dans laquelle il appartient : à la Voinnet ou à la Jessus ?

Mise à jour 31.03.2019. Le premier auteur Pierre Cardol, maintenant à l'Université de Liège, a annoncé dans la section commentaires sous cet article que l'article Cardol et al PNAS 2009 a été corrigé le 25.03.2019 et expliqué :

« Je suis le seul responsable des erreurs de montage des figures ».

Il y a d'autres problèmes qui pourraient être des erreurs, mais ils doivent encore être corrigés. Comme ce Wittkopp et al Plant Journal 2018, fraîchement publié, donc facile à corriger. Si Wollman (qui est le deuxième avant-dernier co-auteur) pense que cela devrait être corrigé…

De plus, cet article de Malnoe et al Plant Cell 2014 est plutôt récent, Wollman voudra sûrement corriger cette erreur d'image de Ponceau S dupliquée (comme rapporté sur PubPeer il y a un an) avec des données corrigées, puisqu’il est un pédant connu dans le domaine de l'intégrité de la recherche ?

Ou peut-être pas. Comme le montrent les scandales actuels en France, en Espagne et dans d’autres pays, l’intégrité de la recherche n’est pas une préoccupation pour nos élites scientifiques. Tous les scientifiques sont des pairs, mais certains sont plus pairs que les autres.

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